Zoom Sur

André Tia, président de l’ADRCI « La gestion c’est d’abord l’anticipation. »

M. Le Président, Après votre départ de la mairie, quel regard portez-vous sur la ville de Man ?

Pour être honnête avec vous, nous n’avons aucune satisfaction pour ce qui est du développement du Tonkpi.

Ceci pour plusieurs raisons.

En 2010, j’étais le Directeur de campagne du président Ouattara à Man et des promesses ont été faites.

Au nombre desquelles, figurait en pole position un chemin de fer qui devait partir du Guémon à San Pedro en traversant Man.

Au final, ce projet que nous avons vendu à nos parents en tant que directeur de campagne n’a pas été fait.

Mieux, il a été délaissé.

De ce fait, notre région continue d’être enclavée malgré toutes ses nombreuses richesses minières, touristiques et agricoles.

Pire, aucunes voies bitumées dans le Tonkpi. De Man à Zouan-Hounien, Bin-Houyé.  

Tout est encore à l’état de travaux quand ce n’est même pas fait.

Même le marché de Man, c’est maintenant qu’il est en train d’être fait.

Et en mode privé, même si l’Etat ivoirien a été apporté une aide.

Et, c’est même sous notre mandature, que nous avons solliciter l’aide de l’Etat.

Man n’a ni stade, ni véritable voirie.

Avec tout ce constat, on ne peut donc parler de développement dans le Tonkpi. 

Vous décriez fortement cet état de fait pourtant que vous avez été aux commandes ?

En effet. Mais, il faut savoir que la décentralisation est décriée partout en Côte d’Ivoire.

Tout est concentré à Abidjan.

Cependant lorsque nous étions aux commandes, nous avons pris des initiatives.

Seulement, les budgets étaient tels que c’était difficile d’atteindre certains objectifs. 

Maintenant que vous avez un parti politique, que prévoyez-vous pour la décentralisation ?

Sachez que notre vision est nationale. Ce ne sera pas seulement Abidjan et sa périphérie.

Car il y a une nécessité d’équilibrer les choses.

Pour nous, il faut les mêmes budgets et actions pour toutes les régions de la Côte d’Ivoire.

Il n’est pas question de donner la passe ou les opportunités à des proches ou amis.

Il faut penser national, tant au plan du développement humain que d’autres aspects.

La Côte d’Ivoire est riche. Il faut en faire profiter tout le monde.

Il faut un partage homogène et L’ADRCI vient corriger tout cela. 

Qu’en est-il de l’augmentation des prix et de la cherté de la vie ?

C’est tout d’abord une situation imprévue.

De plus, elle est liée à deux autres facteurs.

Notamment la Covid 19 et la guerre en Ukraine.

Tout ce qui est denrée alimentaire auront une augmentation sur le marché parce que rien n’a été préparé.

Nous ne disons pas que le gouvernement est inefficace, mais, la gestion c’est d’abord l’anticipation.

Il faut savoir qu’à tout moment, il peut survenir des problèmes.

À la différence que certains pays règlent ce type de situation par l’anticipation.

Ils se préparent à toutes éventualités en comptant par exemple sur leurs réserves.

Merci cependant au gouvernement de notre pays qui fait assez d’efforts. 

Vous croyez vraiment que des efforts sont faits avec ce que l’on observe sur le terrain ?

Beh…oui bien sûr pour ce qui est des efforts du gouvernement.

D’ailleurs, selon les autorités, des produits ont été subventionnés.

C’est dire que la situation aurait pu être grave, car malgré l’apport de l’Etat, la situation est encore sentie comme difficile. 

Qu’aurait fait l’ADRCI ?

Pour nous, il faut tout d’abord jouer sur l’inflation en essayant de maintenir les prix et élever le pouvoir d’achat des populations.

À travers les salaires.

En effet, jouer sur ces deux facteurs aurait été une solution.

Et c’est ainsi qu’agit un pays comme la France.

Car, les prix ont été plafonnés certes, mais le pouvoir d’achat est resté intact.

Pour ce faire, nous disons à l’ADRCI, qu’il faut partager équitablement les richesses. Si bien que le social est donc notre priorité.

10 % des ivoiriens ne peuvent pas profiter des richesses des 100 % d’ivoiriens.

Nous comptons donc mettre les ivoiriens au même niveau.

Ainsi, vous verrez que ces situations de cherté et autres n’auront plus d’impact. 

Pour ce qui est des disparités, que pense le président de l’ADRCI des produits agricoles d’exportation et de la situation des acteurs ?

Vous savez, un parti politique présente un programme. Malheureusement chez nous, les gens regardent plutôt les affinités.

Sinon, il est inadmissible que nous soyons premier producteur de cacao, et que les producteurs ne ressentent rien en termes de revenus.

Pourquoi ?

Pourtant l’Etat dans son rôle régalien doit veiller à l’application des prix fixés sur toute l’étendue du territoire ivoirien.

Et puis, pourquoi l’arbre est ici et le chocolat est fabriqué ailleurs ?

En 2022, c’est ahurissant de faire un tel constat.

Le gouvernement en parle dans ce qu’il appelle la transformation de l’économie structurelle.

Si cela est fait, nos parents pourront bénéficier largement de leur produit.

Il faut y arriver. Car le prix bord champ est toujours assujetti aux transformateurs.

Votre absence a été remarquée lors de la visite de l’ex-président Laurent Gbagbo à l’ouest. 

Le président Gbagbo est responsable d’un parti politique, le PPA-CI. Et c’est en cette qualité qu’il va sur le terrain. Chose que nous faisons tous.

Certes, nous aurions pu y être, mais nous étions en mission de travail dans le cadre de nos activités.

Cependant, nous y avions des représentants. 

Concernant le dialogue politique, le PDCI, l’UDPCI, le PPA-CI… font de la question de la CEI une particularité.

Quel est votre avis sur ce cas ?

Les partis que vous citez sont de l’opposition.

Et cette opposition a bel et bien soulevée cette question de la CEI.

Nous croyons que cela a été pris en compte.

Gardons donc l’espoir que les choses aillent dans le sens de l’amélioration, pour la satisfaction de tous.

Nous pensons que le président de la République tient à cela. 

Quelles sont vos perspectives pour les élections à venir ?

Notre parti est né il y a un an. Nous aurons une assemblée pour les orientations.

Cependant, il est clair que nous serons de la partie pour ce qui est des échéances locales.

Sans prétention aucune, nous aurons des élus.

Nous, hommes et femmes qui sommes déjà sur le terrain avons un programme à défendre.

Pour cela, j’aimerais, réitérer mes remerciements pour cette opportunité qui nous permet de montrer notre vision.

Une vision plus réaliste que celles habituelles. Que la paix soit le partage de chaque habitant de la Côte d’Ivoire. 

Interview réalisée par

Wescelas MAJOR

Laregionalenews.ci

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