Monsieur le Directeur régional, nonobstant l’existence de la station de traitement de boue de vidange à Bouaké, on constate encore des cas d’incivisme avec les ménages. Certains continuent de déboucher leurs fosses septiques pour faire couler les boues de vidange dans les quartiers lorsqu’il pleut. D’autres les déversent dans des endroits non conventionnels.
Ces pratiques qui relèvent de l’incivisme des populations, n’échappent guère à notre vigilance. Nous avons au sein de notre direction un service rattaché à la Direction des Opérations de Salubrité et de la Lutte contre les Nuisances (DOSLN).
Il recueille mensuellement les plaintes liées à ces cas de figure et nous procédons à des interpellations. Ces cas d’incivisme sont parfois imputés malheureusement à certains opérateurs de vidange véreux.
L’un de ces opérateurs à même effectué un dépotage sauvage juste à l’entrée de la station. Notre réaction a été immédiate dès que j’ai été saisi par le gestionnaire de la station. Le mis en cause a été démasqué et averti.
N’est-il pas temps d’aller au-delà des avertissements surtout que de nombreuses pathologies sont liées à l’insalubrité ?
Effectivement, l’Office national de la santé (ONS), dans la 2è édition de son rapport intitulé « Prévenir la maladie grâce à un environnement sain » montre que l’insalubrité est à la base de plusieurs maladies.
Notamment les accidents vasculaires cérébraux, les cancers, les infections respiratoires chroniques, les maladies diarrhéiques et le paludisme.
Ces pathologies sont souvent liées au défaut d’assainissement et à la mauvaise gestion des déchets et représentent 2/3 des décès liés à des causes environnementales.
Pour ce faire, nous avons mis en route une station de traitement de boue de vidange au niveau de Bouaké.
Les-attributions-de-DirahToutefois, il faut poursuivre la sensibilisation. Engager au quotidien une politique d’éducation au changement des comportements. Et ce dans les écoles, dans chaque famille, les gares routières, les marchés, dans nos lieux de services. Communiquer abondamment sur les conséquences incalculables liées aux mauvais rapports que nous tissons avec notre environnement.
Quelle est l’état de fonctionnement de la station de traitement de boue de vidange au niveau de Bouaké ?
La station fonctionne bien. Sa capacité journalière est de 320 m3. Le parc auto des opérateurs est de 16 véhicules dont 12 sont opérationnels. La valorisation des boues de vidange est en cours avec la production de compost. On peut dire que le taux de dépotage à l’air libre a drastiquement baissé. Surtout avec la mise en service de cette infrastructure à travers laquelle notre ministère inscrit sa démarche dans la perspective d’une économie circulaire.
Malgré l’existence de la station de boue de vidange, on constate toujours des cas d’incivisme Vous n’avez donc pas de moyens de répressions ?
En collaboration avec le service technique de la mairie, nous avons des équipes mixtes qui sillonnent les quartiers. Elles interpellent tous ceux qui s’adonnent à ces actes répréhensibles.
D’ailleurs des dispositions réglementaires sont prêtes pour rentrer bientôt dans la phase de la répression. En effet, le premier magistrat de la commune de Bouaké a sur sa table un arrêté municipal pour sévir.
Cet outil va assurément booster la lutte contre ces cas d’incivisme. Car il ne s’agit plus ou moins que d’incivisme. Ces habitudes ont cours depuis longtemps.
Aujourd’hui, une éducation au changement des comportements s’impose. Pour cela, elle doit être accompagnée par des textes de lois comme l’arrêté municipal que nous venons d’évoquer.
Mais qu’est-ce qu’il y a lieu de faire, face à l’incivisme des populations ?
Avec au tableau clinique assez sérieux évoqué tantôt, vous conviendrez avec nous qu’en marge de la sensibilisation à laquelle nous ne renonçons pas, force doit revenir à la loi.
Cela, afin de protéger la population contre ces risques dont nous pourrions faire l’économie. Ici la répression ne fonctionnera pas comme une fin, mais comme un moyen de sauver des vies par l’amélioration de notre cadre de vie à tous
A Bouaké on constate que les riverains construisent dans des zones à risques et sur les ouvrages d’assainissement. Quelles sont les mesures prises pour les ramener à la raison ?
Vous l’aurez remarqué, cette problématique est du ressort des propriétaires terriens et du ministère de la construction.
Monsieur le Directeur, la qualité de l’eau peut-elle être remise en cause à Bouaké ?
Notre ministère se soucie de la santé des populations. N’importe qui n’est pas qualifié pour juger de la qualité d’une eau. Cela relève d’une expertise. L’ONEP est une structure responsable en charge de la gestion de l’eau potable.
Par ailleurs nous venons de bénéficier d’un arrêté préfectoral portant création organisation et fonctionnement d’un Cadre Communal de Concertation sur l’Accès des populations à l’Eau Potable, à l’Hygiène et à l’Assainissement (CCC-AEPHA) ici à Bouaké. Donc, c’est dire que nous travaillons activement à soulager nos populations.
Entretien réalisé
par Eugène Kouadio
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