La Région de Gbêkê concentre toutes les maladies tropicales négligées à chimiothérapie préventive

Représentant le Préfet de région, Tuo Fozié, Préfet du département de Bouaké, Djénéba Ouattara, a indiqué que cette campagne de traitement de masse intégré des maladies tropicales s’inscrit dans la dynamique du plan stratégique de développement sanitaire 2021-2025.

Selon elle, ce plan élaboré conformément au guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte contre les maladies tropicales négligées vient remplacer le plan directeur des maladies tropicales négligées élaboré sur la période 2016-2020 arrivé à terme.

Pour accompagner la politique de développement impulsée par le gouvernement, la représentante du Préfet, a exhorté l’ensemble des populations à s’approprier ce programme de lutte contre ces maladies endémiques pour être en bonne santé.

Le Sous-préfet recommande la prise de médicaments

« Aux vaillantes populations, je vous exhorte à bouter hors de notre pays les maladies tropicales négligées en prenant les médicaments qui vous seront administrés gratuitement », a-t-elle recommandé.

Selon le Dr Abdoulaye Méité, directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées à chimiothérapie préventive (PNLMTN-CP), il existe deux grands groupes de maladies tropicales négligées (MTN).

L’un concerne les MTN à prise en charge de cas comme l’ulcère de buruli, la lèpre, la trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil), le pian, etc. Et l’autre prend en compte les MTN à chimio-prévention qui sont évitables par la prise de médicaments.

Il existe deux cas de MTN

Ce sont la Filariose lymphatique qui engendre l’éléphantiasis et l’hydrocèle, l’onchocercose, le trachome affectant les yeux, les géohelminthiases transmissibles par le sol et la bilharziose. C’est donc pour lutter contre ces pathologies constituant le 2^e groupe de maladies tropicales négligées (MTN) que les médicaments sont distribués gratuitement au cours de cette campagne qui court du 09 au 13 mars 2023.

Selon le coordonnateur du PNLMTN-CP, les taux de prévalence diffèrent d’une zone à une autre. Si bien que sur 113 districts sanitaires que compte le pays, 99 sont à l’éléphantiasis, 90 à l’onchocercose et à la filariose lymphatique. Egalement il y en a neuf uniquement à la filariose lymphatique et sept à l’onchocercose.

Bouaké présente à la fois toutes les MTN

Mais, les 113 districts sanitaires sont endémiques aux géohelminthiases au nombre desquels 40 ont une prévalence supérieure ou égale à 20%.  Le Dr Abdoulaye Méité a également précisé que la région de Gbêkê concentre toutes ces maladies et est l’une des régions qui présente à la fois toutes les MTN à chimio-prévention.

Dans le cadre de la prévention, pour arriver à bout de l’éléphantiasis, selon lui, il faut en moyenne 05 années de traitement. Et donc tous les districts sanitaires ont bénéficié de ces traitements.

Les évaluations révèlent que l’éléphantiasis a été éliminée dans 98 districts sanitaires sur 99 ayant bénéficié de chimio-prévention. D’ici à 2025, les autres évaluations livreront leurs résultats.

Concernant l’Onchocercose, il faut 10 à 20 ans de traitement en fonction de la prévalence. Pour les géohelminthiases, 05 années de traitement suivies d’évaluations et le trachome 03 années de traitement.

La filariose est une maladie qui évolue très lentement

La filariose lymphatique, dont l’agent pathogène est le moustique est selon l’expert, une maladie qui évolue très lentement. Les premiers signes de complications apparaissent 10 à 15 ans après les piqûres de moustiques. Lesquelles complications sont évitables par les campagnes de distribution gratuite de médicaments.

C’est pourquoi, à son tour, il a invité toutes les communautés à prendre part massivement à cette campagne pour non seulement recevoir les médicaments mais la prise en charge totale des cas de complications.

Car les pathologies MTN constituant un problème de santé, la Côte d’Ivoire accompagnée financièrement par des partenaires comme l’USAID depuis 2015, entend les éliminer définitive.

Pour ce faire, les médicaments distribués aux populations sont composés d’Ivermectine ou Ivermectine associé à l’Albendazole.

Eugène Kouadio