10h. en cette période d’harmattan, le soleil est déjà au zénith. La délégation Mahou, venue de la région du Bafing, peuple à l’honneur au Festival culturel Badjouhonan a foulé le sol de Tiény-Séably, localité hôte abritant ledit festival.
Les rues sont désertes. Les quelques habitants sur l’artère principale pressent les pas. Tous convergent vers la mission catholique du village. Et pour cause ? La conférence inaugurale en prélude au festival Badjouhonan a débuté. Personne ne veut rater cet événement important dont le thème est « Entrepreneuriat de la femme rurale : Quels enjeux ? ».
Le peuple invité d’honneur de la 6e édition du Festival Badjouhonan ne veut non plus, se faire conter cet événement. La délégation venue de la région du Bafing se dirige vers le lieu de la conférence conjointement animée par Touré Junior, Coordonnateur de projet à l’Institut Ivoirien de l’Entrepreneuriat (Inie) et Narcisse Téhoué, responsable de projet et Suivi à l’Inie.
« Nous mettons l’accent sur le financement de la Femme parce qu’elle est le socle de la famille. Elle a une bonne gestion et un esprit de famille très poussé contrairement à l’homme », a révélé Touré Junior.
Qui est rejoint ainsi que l’auditoire, par la délégation Mahouka, conduite par Bamba Chérif, émissaire de Sanogo Al-Assana, Préfet hors grade, Médiateur délégué du Bafing. A pas feutré, elle franchit le seuil de la salle de conférence.
Avec majesté, parée des atouts qui caractérisent, les joueurs du Cor (instrument musical fait de corne), danse royale et guerrière destinée aux chefs, elle avance. Lentement mais avec assurance. Elégamment et avec majesté. A l’image des grands chefs, les membres de la délégation en file indienne se dirigent vers le Gouverneur Cyrille Diomandé, Préfet de M’Bahiakro afin de lui faire la révérence.
Selon Chérif, le chef de délégation, « il ne peut en être autrement car les Diomandé sont les dépositaires du Cor. A tel enseigne que lorsqu’il y a une personne qui porte ce patronyme, les danseurs sont tenus de l’honorer et de demander sa permission préalable avant toute activité».
Une fois ce rituel accompli, les danseurs du Cor ont occupé l’espace avec une prestation alliant pas de danse et gestuelle avec ou sans sabre, savamment exécutés, pour exprimer entre autres, leur bravoure, témérité et grandeur. Toutefois, cette danse originaire de Touba et pratiquer également dans le Guémon serait le fruit d’une migration du peuple Mahou dans leur quête de territoire.
« Au temps jadis, avec les guerres d’occupation, les peuples ont migré et certains de nos frères venus dans le Guémon avec la danse du Cor, s’y sont installés. Il s’agit des Diomandé », a précisé Chérif, responsable culturel du Bafing.
Angeline DJERABE
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