Un nouveau fléau sévit en Côte d’Ivoire. Le trafic sexuel des jeunes filles fait rage. A l’origine, de puissants réseaux de mafieux d’origine Nigériane. Beaux parleurs, séduisants et convaincants. Ils recrutent sur de grosses promesses soit d’embauche dans des supermarchés, magasins de cosmétique ou boutiques. Soit d’offrir l’obtention rapide de visas pour celles qui font le choix de partir chercher un mieux-être en Europe, au Canada ou États-Unis. Voilà un de leurs toupets, de leurs appâts auxquels mordent, irrésistiblement leurs victimes. Pour la plupart des étudiantes, des élèves et de petites commerçantes, pour la plupart issues de familles économiquement faibles.
Pour exercer aisément leur business, les prédateurs mafieux ont choisi la Côte d’Ivoire. Et en complicité avec certains Ivoiriens, ils convoient les jeunes filles depuis le Nigeria pour Abidjan et d’autres villes ivoiriennes. Où ces jeunes filles sont confiées à des femmes, « les nanas Benz » leurs tutrices qui les livrent à la prostitution quelques jours après leur arrivée.
Gare à celle qui se rebelle! Leurs papiers sont confisqués et les plus chanceuses arrivent à garder leur téléphone portable. Sinon, généralement, elles sont privées de tout moyen de défense et de secours. C’est ainsi que ces filles peuvent être battues, violées et filmées, au grand dam de l’Etat hôte.
Un réseau de proxénète bien organisé
Néanmoins l’ambassade et la Communauté Nigérianes mènent des actions pour sauver ces jeunes filles qui restent personnes vulnérables. « Devant ce fléau qui est pratiqué par un petit groupe de businessman nigérians, nous ne pouvons ni nous taire ni fermer les yeux. Car ces pratiques n’honorent pas notre grand pays le Nigeria », s’est insurgé Michael, président de la Communauté Nigériane en Côte d’Ivoire.
Puis de poursuivre « il est vrai que c’est une puissante mafia qui travaille avec des agents corrompus de la police nationale. Mais nous allons continuer à mener cette lutte. Et nous appelons l’Etat ivoirien au secours. Afin qu’il s’implique dans notre combat. Car ensemble, on sera plus fort et on gagnera », a-t-il insisté.
Il est appuyé dans cette action par ses responsables locaux des Communes d’Abobo et Yopougon. Tous insistent et demandent l’implication du gouvernement et surtout de la Première Dame, Dominique Ouattara. Pour aider au démantèlement de tous les réseaux des mafieux. Car, selon le Président de la Communauté Nigériane, le rapatriement des jeunes filles au Nigeria leur revient énormément cher. Pas moins de 150.000 F sans compter la prise en charge des filles, avant leur rapatriement. Ce qui nous pousse à les libérer tout au plus une semaine après qu’elles se soient échappées de « l’île du diable et qu’on les ait récupérées » confie Michaël.
Valéry KELLY