Vous organisez un Festival qui concerne les femmes. De quoi s’agit- il exactement ?
En 2017, nous avons reçu, Morgane Populus du Canada. Elle nous a conseillés de créer une plate-forme pour faire valoir les potentialités des femmes en Côte d’Ivoire. Car elles sont dans différents domaines d’activités.
A savoir le vivrier, les plantations et le tourisme. C’est ainsi qu’est né le Festival pour la Promotion de la Femme paysanne et du Tourisme. Et au cours de la première édition, nous avons valorisé le riz de Danané et l’huile rouge.
Parce qu’après la crise post-électorale de 2011, le riz de Danané n’existait plus. Nous avons dû importer des semences des pays voisins. Notamment du Libéria et de la Guinée Conakry afin que nos coopératives aient du riz aujourd’hui.
Bientôt la fête, quel bilan faîtes-vous des 4 éditions passées ?
La 1re édition a été une réussite ainsi que la 2e édition. Le riz a été bien commercialisé sur le marché. Il y a également l’huile rouge, le piment. En somme tout ce qui est vivrier, ce jour-là a été vendu.
Nous avons aussi fait un projet pour la jeunesse de quatre villages. A savoir Yialeu, Danipleu, Gbapleu et Blonhué dans les périphéries intégrales du Mont Nimba.
Ledit projet, « Cacao culture sous-bois en champs piscicoles paysans » a pour but de faire revenir la forêt sans qu’elle soit agressée par la jeunesse.
La 3ème édition, nous a permis de mettre à exécution le projet Eftala avec la culture du piment bec d’oiseau dans la localité de Tiapleu, à Zouan-Hounien.
L’édition qui s’est tenue à Biankouma, a permis de repenser la culture du riz. Cela, avec l’institution de la culture du riz irrigué, cultivé dans les bas-fonds.
Donc nous pouvons dire que le bilan est positif.Car les femmes sontaujourd’hui capables d’exprimer leurs exigences sur le lieu ou bien le prix d’achat de leurs produits. Si bien que les gens se déplacent désormais pour venir acheter la banane sur le terrain. Ce qui n’était pas le cas, auparavant.
A travers ces festivités, il y a en même qui ont payé leurs véhicules pour le ramassage de leurs produits, des tricycles et autres. Ça c’est satisfaisant. Et cela nous donne la force de continuer sur cette lancée.
Quels seront les temps forts de l’édition 2022?
Nous aurons des activités diversifiées et intenses, pour cette édition qui se tiendra à Sangouiné. Le 1er jour, nous allons faire une émission. Et il y aura également une diffusion d’internet dans le département.
De sorte que les enregistrements nous permettent d’avoir le nombre exact de participants à ces festivités. Tous ceux qui viendront au Festival seront également inscrits dans l’objectif de constituer une base de données d’audience.
Le programme est aussi émaillé d’expositions-ventes de produits agricoles. Entre autres le manioc, la banane, le riz, le gombo etc.
Il est prévu une visite champêtre et touristique des sites récemment découvert dans la zone de Sangouiné y compris les chutes d’eau de Goba. C’est extraordinaire ! Il y a un côté de la montagne qui respire.
Il y aura également, un concours culinaire. Nous mettrons en exergue la consommation des produits bio pour montrer la richesse de la nature. Tous les mets seront concoctés à l’ancienne. Et la candidate dont le met va remplir les critères sera récompensée.
Y a-t-il des rituels avant de visiter les sites?
Ce qui est sûr, ce sont des endroits sacrés, donc les anciens du village feront les rituels en amont.
Lorsque vous parlez d’éco-tourisme, à quoi faites-vous allusion exactement ?
L’éco-tourisme, c’est le tourisme qui valorise nos forêts, sites touristiques naturels et nos valeurs et cultures. Pour ce faire, nous avons signé différentes conventions.
Une avec l’OIPR (Office Ivoirienne des Parcs et Réserves) et une autre avec MANU RIVER en Côte d’Ivoire pour la préservation de l’environnement.
Nous nous attelons à préserver l’environnement des zones intégrales du Mont Nimba. Surtout les lieux où se trouvent nos sites touristiques.
Car ils doivent être des lieux vraiment sains pour que les visiteurs et les touristes puissent voir notre propreté et nos actions de façon concrète.
En outre, nous œuvrons pour la protection du site du Mont Sangbé afin que ce parc ne soit pas agressé et détruit. Pour cela, nous faisons de la sensibilisation autour des valeurs écologiques auprès de nos parents dans les villages.
Nous les incitons surtout, à faire de l’éco-tourisme. Parce que l’on offre que ce que l’on possède chez soi. Donc l’éco-tourisme, c’est notre environnement naturel, ce qui fait notre culture et que nous devons présenter au monde entier.
Comment voyez-vous le développement du tourisme en CI?
Si nous mettons l’accent sur le tourisme en Côte d’Ivoire, nous serons les premiers dans le monde. Le tourisme nourrit son homme. Je l’ai constaté lorsque je suis allé en Tunisie.
J’ai remarqué que ceux-là mêmes qui venaient apprendre l’éco-tourisme, ici, en Côte d’Ivoire, y compris les Marocains etc. sont aujourd’hui, très avancés dans le tourisme. Tout simplement à cause de la volonté politique.
« Avec le tourisme, on peut vivre sans le cacao«
Si à son tour, la Côte d’Ivoire cultive cette volonté politique, elle peut développer son industrie et prendre le pas sur tous ces pays. On n’a pas besoin du café et du cacao pour vivre. On peut très bien vivre des retombées du tourisme.
Nous avons trop de potentialités touristiques en Côte d’Ivoire. Si on les valorise véritablement, la Côte d’Ivoire sera une grande destination touristique, très prisée en Afrique.
Nous avons remarqué que les faîtières du tourisme rencontrent d’énormes difficultés. Le forum national organisé par Malika Konde à Yamoussoukro, vous a permis de les exposer au ministère de tutelle. Qu’en est-il aujourd’hui?
Le forum national a été un soulagement. Cela a permis au Préfet de Man, de la Région du Tonkpi, d’abattre un travail colossal. Et aujourd’hui nous sommes tous satisfaits.
Donc, madame Le Directeur Général du Tourisme est venue pour donner un sens au tourisme et à la destination Côte d’Ivoire. Je puis dire en ma qualité de faîtière et ONG Eco-tourisme qu’à mi-parcours de ses actions, nous sommes satisfaits.
Pour terminer, quel est votre dernier message par rapport au festival?
Je tiens à dire merci au ministre Siandou Fofana qui a transformé le tourisme en Côte d’Ivoire. Cela n’était pas évident après la crise politique que la Côte d’Ivoire a connue. De plus en plus, le secteur du tourisme bouge.
Si bien qu’on parle aujourd’hui de la Destination Côte d’Ivoire et Sublime Côte d’Ivoire. En tout cas, il nous a consolés. Merci pour ce qu’il fait pour nous. A travers lui, le fonds de développement touristique et le Secrétaire Général du Conseil National du Tourisme.
Grâce à leurs actions nous avons de plus en plus foi en ce que nous faisons. Qu’il continue de nous accompagner. Cependant, nous avons une doléance qui s’articule autour de deux points.
Un moyen de déplacement de type 4×4 pour faciliter notre mobilité lors de nos activités, et augmentation de l’appui financier afin de nous permettre de mener à bien nos festivités annuelles et nos projets.
En outre nous lançons un appel à tous les cadres et ressortissants de la région du Tonkpi à venir nous soutenir. Et aussi constater de visu ce que nous faisons comme activités avec les femmes et les coopératives.
Nos remerciements vont enfin à l’endroit de l’Honorable Siki Blon Blaise, Président de tous les cadres du Tonkpi, qui est d’une aide considérable.
Gloire Kelly