Jeudi 22 décembre 2022. Il est 11h. Les artères de Tiény-Séably s’animent. Des groupes de personnes avancent en direction qui, de la maison de Sa Majesté Badia Kéï Séa II chef de canton Péomé. Qui, en direction du stade de Tiény-Séably, lieu de la cérémonie.
Chaque groupe à son passage capte l’attention de la population. Des femmes du village de Kaédrou aux lutteurs, en passant par les danseuses de Tématé. Il est visiblement impossible pour les invités de résister à la danse de réjouissance Wê Tématé.
Toutefois l’attrait de la cérémonie officielle d’ouverture de la 5e édition de Badjouhonan, est le Zaouli. Masque exécutant des pas de danse du même nom, il est l’invité à l’honneur. En effet, pour la 5e édition du Festival Badjouhonan, le groupe ethnique ivoirien Gouro, est à l’honneur avec sa mythique danse et son masque.
Des danses de réjouissance sélectionnées
Pour ce faire, le Masque Zaouli, d’un groupe de danse du village de Gohitafla a été choisi afin de montrer le savoir-faire artistique Gouro à leurs alliés Wê. Ce qui n’a laissé personne indifférent. Tous ont convergé vers lui afin de l’admirer.
Il en est de même pour le masque échassier de Logoualé dont la prestation n’est pas passée inaperçu. Surtout avec sa taille gigantesque et ses pas de danses bien enlevés, il a impressionné et charmé les festivaliers. Il a drainé du monde sur son passage.
Comme si cela était insuffisant, les organisateurs ont gratifié les festivaliers de la danse de la panthère. Une danse à travers laquelle les initiés montrent l’agilité, la prestance, la férocité et la grâce de cet animal de la forêt dont ils portent le nom.
Ainsi donc la cérémonie officielle d’ouverture du Festival Badjouhonan est une nième occasion de revisiter le patrimoine culturel wê. Partant de valoriser un pan de la Culture ivoirienne.
C’est pourquoi l’édition 2022 est placée selon les organisateurs sous le thème, « Rassemblons-nous autour de notre culture ». Une invite à s’approprier la Culture qui selon le Commissariat général est le socle et l’identité d’un peuple.
Invitation à s’approprier le Festival Badjouhonan
C’est donc à juste titre que le Préfet de Facobly, accompagné des sous-préfets de Facobly et Tiény-Séably a félicité les initiateurs de Badjouhonan et promis faire son possible pour encourager les personnes encore hésitantes à s’intéresser à la chose culturelle. Car selon lui, le Festival gagne en maturité au fil des ans et a besoin d’être soutenu par toutes les forces vives de la Région.
Un appel qui a été dévancé par certains cadres. En effet, la 5e édition de Badjouhonan a bénéficié outre le parrainage de Berthé Abdrahamane, Dg de l’IPS-CGRAE, de la caution de plusieurs cadres, ressortissants de la région.
Il s’agit de l’éducatrice Miriam Marku, Dr Sabine Bouédé Epse Aka, l’opérateur économique Moïse Gnamké et du Colonel-Major Oulaï Ivonne.
Ils sont respectivement Présidente de la diaspora de Facobly en Angleterre, Déléguée départementale PDCI-RDA de Facobly, Homme d’affaire et Promotrice de Kita Voyage. Une agence de voyage qui a cru au projet des organisateurs de ces festivités au point de tisser un partenariat avec l’association Awéakin, structure organisatrice de Badjouhonan qui se tient sur dix jours dans la localité de Tiény-Séably.
La 5e édition a réuni les cadres de tous bords
Cette grand-messe de la Culture Wê a également eu le soutien des cadres de la localité de Tiény-Séably. A savoir Potey Charles Sory, DAF au ministère du Tourisme, Séa Aimé Faustin, cadre, Yvon Oulaï, cadre précédemment Président de la mutuelle de Tiény-Séably, Laurent Kessé Karim, président des ressortissants de Facobly en France, Séblé Gaston, ingénieur Agronome, Tia Justin, représentant de la Mutuelle de Tiény-Séably en France etc.
Venus de la France et des différentes régions de la Côte d’Ivoire, ils n’ont pas hésité à prendre part à cet événement annuel. En effet, Badjouhonan se tient chaque année du 22 au 31 décembre à Tiény-Séably, chef-lieu de Sous-préfecture de Facobly dans la région du Guémon.
Pour le Commissaire Général Narcisse Téhoué, le Festival a atteint sa vitesse de croisière. « Nous avons eu plus de 7500 festivaliers. Ce à quoi nous ne nous attendions plus à cause des festivités qui ont lieu à Man. Donc nous sommes très satisfait parce que notre objectif d’intéresser les populations à Badjouhonan a été atteint », s’est-il réjoui.
Pour cette année, Badjouhonan va encore sacrifier à la coutume avec les compétitions de jeux traditionnels. Notamment le Kpoun (Awalé), Plé-Siri (Course de masques) et Gba Sré-Sré (Lutte traditionnel) auxquels il a été ajouté de nouveaux jeux. Entre autres le concours Sbaï et celui de l’art oratoire wê.
Angeline DJERABE
Envoyé spécial à Man