La délégation composée des autorités sanitaires, l’UNFPA, l’Ambassade de Corée, KOICA, la direction régionale de la Famille, la Femme et de l’Enfant, l’AIBEF, les ONG et les leaders de communauté a réfléchi aux voies et moyens pour pallier aux insuffisances en vue d’améliorer la prise en charge de la fistule.
Ce, après avoir rendu visite aux malades, aux ex-porteuses de fistules et aux autorités administratives.
L’objectif étant selon le Coordonnateur de ce projet de prévention et de lutte contre la fistule obstétricale, le Dr Moise Thuo de l’UNFPA, de faire le point sur la mise en œuvre du projet, d’une part.
D’autre part, s’imprégner de ce qui a été fait pour voir ce qui reste à faire et améliorer la prise en charge.
Car, selon Christine Soomin, directrice pays adjointe de l’Agence internationale de coopération coréenne (KOICA), partenaire financier, ce sont 07 millions de dollars qui ont été injectés dans ce projet, qui prend fin, bien que le mal ne soit pas totalement éradiqué.
La maladie dite de la honte
Pour cela, le Coordonnateur souhaite que l’Etat de Côte d’Ivoire maintienne son engagement. De sorte qu’avec l’ensemble des prestataires, il continue à offrir gratuitement le service à ces femmes qui souffrent, qui sont souvent rejetées parce que victimes de cette maladie dite de la honte.
Or avec ce projet, elles reçoivent gratuitement les soins et sont valorisées. Puisqu’elles reçoivent aussi des fonds pour développer des activités génératrices de revenus. Ce qui permet leur réinsertion socio-économique dans la communauté.
Si bien que Yvette Aya Koffi ex-porteuse de fistule, résident au quartier Air France a réussi sa réinsertion socio-économique à travers la vente de bois de chauffe (fagots) et de charbon. Une activité dit-elle qui lui permet de se prendre en charge au quotidien.
Pour les organisateurs l’état des lieux est positif car ils ont opéré au cours de cette dernière phase 18 femmes et elles se portent bien.
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En effet, après l’opération, ces femmes sont observées pendant 15 à 21 jours, à la suite desquels, elles sont habilitées à regagner leur domicile.
Les malades sont recrutées lors des caravanes
Selon le Pr Lydie Djanhan, point focal du projet fistule au CHU de Bouaké, les malades sont recrutées chaque année à travers des caravanes opératoires fistules. Elles bénéficient de prises en charge chirurgicale, ensuite elles sont confiées à l’AIBEF qui s’occupe de leur réinsertion sociale.
« La fistule obstétricale est une communication anormale entre la vessie et le vagin ou entre le vagin et le rectum. Cela se traduit par des pertes d’urine et de selles à travers le vagin. Ce sont des pertes spontanées et involontaires. Cette situation est provoquée par des dystocies (accouchements difficiles) », a-t-elle expliqué.
Pour les prévenir il faut que la femme se rende régulièrement aux consultations prénatales pendant lesquelles d’éventuels facteurs de dystocie peuvent être dépistés.
Déceler tôt les dystocies pour une prise en charge
En ce moment, elle sera référée dans les centres pour la prise en charge efficiente. Si ces facteurs de dystocie n’ont pas pu être décelés au cours des consultations prénatales, il faut que l’accouchement se fasse dans un centre hospitalier, afin que la sage-femme puisse s’en rende compte, afin que la concernée accouche par césarienne et éviter la fistule.
Précisons que depuis la mise en œuvre du projet en Côte d’Ivoire, 3000 cas de fistule ont été traités, en raison de 30 à 50 cas chaque année. Des avancées énormes ont été enregistrées dans la prise en charge du mal mais beaucoup reste à faire.
« Des avancées sont comptabilisées mais la recherche active doit continuer pour que les cas cachés de fistule soient dévoilés », a plaidé, le Dr Fatoumata Bamba, directrice régionale de la santé de Gbêkê.
Ce projet en effet, présent en Côte d’Ivoire depuis 2012, développé en trois phases notamment 2012-2015 ; 2016-2019 et 2020-2023 est arrivé à son terme. D’où, cette évaluation
Roger Kouadio