Marié et Père de 5 enfants, l’artiste musicien Bailly Spinto entend consacrer désormais la seconde partie de son existence à sa famille, en menant une vie sans pression ni tapage. Toutefois, l’artiste a tenu à signifier sa gratitude à la nation toute entière pour sa carrière professionnelle qui constitue la première partie de sa vie. Ce, à travers la célébration de ses 45 ans de carrière musicale. Un véritable moment inoubliable de communion et de partage artistique avec ses fans.
Bailly Spinto à l’état civil Galet Bailly Sylvestre, a durant sa carrière glané plusieurs lauriers. Notamment Le bélier d’or de la chanson ivoirienne en 1979, un Disque d’or en 1991, le trophée de meilleur artiste de la génération 80 en 2007 et un Kunde d’or en 2008. Cela grâce à ses différents tubes qui ont eu du succès. Il s’agit entre autres de « Gnian nan, Anou mé, Behizoko, et Bli nalo». Egalement de « Taxi Sougnon », traditionnelle chanson bété, revue et corrigée par Bailly Spinto, et qui a connu un succès remarquable. Classé numéro un au Hit-parade en Côte d’Ivoire, l’artiste est désigné également le numéro deux du continent africain.
Une carrière bien remplie
Le chanteur dont les albums s’arrachaient comme de petits pains, a réalisé en 1992« Gnia maman ». Un album de très belle facture qui lui a ouvert les portes de l’Olympia où Bailly Spinto a joué dans une salle archicomble, gravant ainsi son nom à jamais au panthéon des Grands artistes Ivoiriens. Le ‘‘père’’ de « Taxi sougnon » appelé affectueusement le rossignol, a poursuivi sa carrière entre tournées internationales et spectacles.
Il évolue dans un registre musical « Blues » inspiré de celui de ses idoles noires américains comme Otis Redding, James Brown ou Wilson Picket. Des artistes qui se démarquaient tous par leur timbre vocal exceptionnel. L’artiste à l’inspiration débordante a enchaîné ainsi les productions d’œuvres discographiques. Ce sont entre autres « Mystique, le parrain et Il faut tenir ».
Un talent reconnu de tous
Avec un style langoureux près du rythme blues et du jazz, sa détermination ainsi que la qualité de son travail ont été reconnues et récompensées à sa juste valeur par l’Etat de Côte d’Ivoire. En effet, Bailly Spinto a été élevé au grade de chevalier de l’ordre national culturel. Le rossignol ivoirien très tôt comparé, au musicien Congolais Rochereau, a reçu les félicitations de plusieurs de ses compères. Il s’agit du Nigérian Féla Kuti, la Sud-Africaine Myriam Makéba ainsi que le Camerounais Manu Dibango. Un soutien et un honneur pour lesquels il a signifié sa gratitude à la nation ivoirienne en général et à ses fans en particulier. « 45 ans de soutien indéfectible que j’ai toujours fortement apprécié. Conscient de la portée de l’attachement des Ivoiriens à ma modeste personne, j’ai souhaité me rapprocher un peu plus de vous par le biais de cette célébration que j’ai voulu nationale. Merci à la Côte d’Ivoire », a signifié le Rossignol. Pour lui, la célébration de ses 45 ans de carrière était une fête de communion véritable et totale. « Cet événement entièrement dédié à la Côte d’Ivoire se justifiait par ma ferme volonté de vous remercier de m’avoir permis d’avoir une si riche carrière », a confié Bailly Spinto.
Bailly Spinto un passionné de la musique
Aujourd’hui, l’artiste dit entamer la seconde partie qui sera plus soft, sans tapage ni pression. « Je n’ai pas eu le temps de me consacrer à ma famille. Je crois qu’il est temps que je m’occupe des miens », a-t-il confié.
Car, né le 31 décembre 1951 à Treichville, la passion de Bailly Spinto pour la musique l’a conduit très tôt vers des orchestres de quartier. C’est ainsi qu’en 1968 il intègre successivement les « Wan plus, Les fétiches et New system au club Med d’Assinie » où il décrochera un contrat de Lead vocal. Son remarquable talent lui permet d’entamer à l’époque, une tournée internationale inédite. De ce fait, l’artiste sillonnera le Maroc, la Tunisie, l’Espagne, la Suisse, les USA, le Mexique et la France. Mue par la passion de la musique, Bailly Spinto qui ambitionnait de devenir un artiste de renommée internationale, a décidé de se perfectionner dans son domaine. Il intègre donc l’école de musique de Paul Becher à Paris. Et après deux ans d’étude musicale, il a débuté sa carrière solo avec la sortie un an plus tard, de son premier opus « Taxi sougnon». Un disque qui a propulsé l’auteur compositeur qu’il est, au-devant de la scène musicale ivoirienne. En dépit du poids des ans, Bailly Spinto continue d’honorer régulièrement de nombreuses sollicitations. Toutefois, il estime qu’il a atteint son objectif professionnel qui constitue selon lui, la première partie de sa vie.
Angeline Djérabé