Conférence publique, sur le thème : « La politique en Afrique : réinvention, innovation ou éternel recommencement ? ».
L'historien politiste Achille MBembé a animé une conférence publique, au campus 1 de l'Université Alassane Ouattara, sur le thème : « La politique en Afrique : réinvention, innovation ou éternel recommencement ? » (Dr)

Selon le Professeur Ousmane Zina, chef de ce département de Sciences politiques, la conférence vise à questionner le projet démocratique en Afrique. Car, les réalités démocratiques en Afrique posent énormément de questions. Entre autres au regard des coups d’état et des autoritarismes dans la gestion de certains pouvoirs.

Pour cela, il est nécessaire de réfléchir sur les manifestations du phénomène démocratique. A ce titre, l’historien, philosophe et politiste Achille Mbembé a  exposé sur cette question dont le monde extra-universitaire a besoin de réponses. Dans son exposé, le politiste a indiqué que la démocratie est en crise partout sur le continent.

Elle est en recul, rien qu’à observer notre environnement régional et continental. Avec les guerres, les coups d’état militaire, les rébellions, les violences armées, la violence de type religieux, les inégalités qui se creusent, les défis sanitaires, les défis technologiques etc.

Face à ces menaces, Achille Mbembé propose de renouer avec la pensée, la capacité de penser, la capacité de réfléchir. Or ces capacités, dit-il, sont affaiblies aujourd’hui un peu partout.

Il est urgent de réinvestir dans la pensée

Donc, il est urgent de réinvestir dans la pensée, réinvestir dans la formation, l’éducation, la démocratie. « Il faut réinvestir dans les luttes très locales qui ont trait à la décentralisation, la reconnaissance du fait que tout ne peut être réglé du plus haut. Et qu’il faut redonner aux communautés, une part importante de décision…», a-t-il souligné.

Avant d’ajouter qu’avoir à manger, à se vêtir, se soigner, vivre sous un toit, est important mais ne remplace pas la question du sens, la question des finalités. Car il y a une énorme demande de sens.

La démocratie et le politique en général doivent s’intéresser à la question du sens ».

En filigrane, le rôle de l’intellectuel africain, selon l’historien, est de réinventer la démocratie pour l’adapter aux réalités socio-africaines. C’est dans cette optique qu’il a créé la Fondation pour l’innovation de la démocratie en Afrique, basée à Johannesburg en Afrique du Sud dont il est le directeur.  

Le conférencier avait à ses côtés Fred Eboko, représentant de l’Institut de Recherches pour le Développement en Afrique (IRD), parrain du département de Sciences politiques de l’Université Alassane Ouattara et proche d’Achille Mbembé.

Eugène Kouadio      

Article précédentRégion de Gbêkê : Simone Gbagbo plaide pour une amnistie générale et le report des élections municipale et régionale
Article suivantGbêkê : La présidente de l’Union des femmes du Bafing-Sorbou de Bouaké a été installée