De nos jours, nombreuses sont les femmes qui veulent être émancipées. Pour ce faire, analphabètes ou instruites, toutes essaient de se prendre en main financièrement. Pour cette journée du 08 mars 2020, qui leur est dédiée, le thème choisi est « Je suis de la Génération Egalité : levez-vous pour les droits des femmes ». Une thématique qui coïncide avec la nouvelle campagne pluri générationnelle d’Onu femme. A savoir, « Génération Egalité » qui marque le 25e anniversaire de la déclaration et du programme d’action de Beijing en matière d’autonomisation des femmes et des filles partout dans le monde. A ce titre quatre jeunes dames, Solange Konan, Mme Véh, Awa Konfé et Pélagie Edi ont accepté de parler de leurs activités.
Solange Konan, est mère de deux enfants et n’a pas fait de grandes études. Elle a arrêté l’école en classe de 6e. mais cela ne l’empêche pas de s’assumer et d’entreprendre. Elle se lance dans le commerce de vente de boissons en devenant tenancière de maquis. Une activité fructueuse qu’elle va très vite abandonner pour faire plaisir à ses beaux-parents musulmans. Mais pousser par le ‘‘virus’’ de l’émancipation, Solange Konan opte pour la vente de chips de bananes. Ce, afin de ne pas devenir un fardeau pour son mari. « Je veux pouvoir me prendre en charge et avec ce commerce qui me rapporte au minimum 6000 Fcfa par jour, je peux m’offrir ce dont j’ai envie sans forcément attendre mon époux », déclare-t-elle avec un brin de fierté.
Les femmes prennent le pouvoir
Mme Véh quant à elle, tient un petit commerce de vente de placali (repas local fait à base de pâte de manioc cuite) au détail. Même si elle soutient ne pas faire de gros bénéfices, elle n’abandonne pas. Pour elle, plus qu’un devoir, il est crucial de gagner de l’argent. « Aujourd’hui une femme ne peut pas rester à ne rien faire, parce que la vie est devenue trop dure. Ce que je vends ne rapporte rien pour l’instant mais avec le peu que je gagne, à peine 2000 Fcfa, j’aide mon conjoint dans les dépenses quotidiennes puisqu’il ne gagne pas beaucoup », s’est justifiée la quinquagénaire.
En ce qui concerne Awa Konfé, vendeuse de poisson, elle ne veut pas dépendre d’un homme sur le plan financier. Pour ce faire, elle a abandonné le commerce de jus pour celui de poisson fumé qu’elle trouve plus fructueux. « Je peux écouler entre deux et quatre cartons par jour pour une recette de 35 000 Fcfa et plus. En tout cas je ne regrette pas d’être analphabète », dit-elle visiblement heureuse derrière son étalage.
Pour l’agent de santé pélagie Edi, l’émancipation de la femme doit commencer par son indépendance financière. Pour cela, elle ne ménage aucun effort pour arrondir ses fins de mois. « En dehors de mon travail, je revends des articles divers. Et cela me permet de maximiser mon gain mensuel et d’offrir des extras à ma petite famille », soutient-elle avec sourire.
Toutes ces dames apparemment épanouies, pensent que l’indépendance financière est un préalable à l’émancipation de la femme. Aussi invite-t-elle la gent féminine à sortir de sa léthargie pour entreprendre peu importe le niveau d’étude.
Angeline DJERABE