Après avoir échoué dans sa tentative d’aller en France, Seydou Diaby, rencontré de manière fortuite ce lundi 7 septembre à Bouaké a accepté de se confier. Marié et père de cinq enfants ce jeune homme à la trentaine révolue exerce le métier de vendeur ambulant de café dans la région du Gbêkê, au centre de la Côte d’Ivoire.
Comment vous êtes-vous retrouvé à vendre du café?
A plusieurs reprises j’ai tenté en vain, d’immigrer en Europe. N’ayant pas trouvé non plus de travail j’ai décidé de m’adonner au commerce de café afin de subvenir aux besoins de ma famille.
Avec ce commerce combien gagnez-vous à la fin d’une journée?
Ça varie. Je peux avoir 7000 ou 8000 f CFA, comme recette. Ce qui revient à 2000 ou 2500 f de bénéfice journalier.
Pouvez-vous raconter votre quotidien de vente?
Avant de sortir chaque matin, je fais le plein en eau chaude des trois thermos que j’utilise. Puis je sillonne les principales voies et ruelles des quartiers. Si au cours de la journée j’épuise mon stock d’eau chaude, je retourne au magasin pour me ravitailler.
Pour qui travaillez-vous?
Je travaille pour moi-même. Mais le chariot que j’utilise ne m’appartient pas. La société dont je vends le café me le loue à 750 f par jour.
Avez-vous des projets ou pensez-vous vous reconvertir un jour?
Oui bien-sûr et les projets ne manquent pas. Mais je n’ai pas les moyens ! En plus il est difficile de trouver du travail par ici. Quelque fois pour t’engager les recruteurs véreux exigent de l’argent en retour. Ce qui rend les choses plus compliquées pour les sans-emplois.
Entretien réalisé par
Eugène Kouadio