L’accent mis sur les confections et réhabilitations des caniveaux, dont celui de la voie express des ambulances de l’hôpital militaire d’Abidjan (Hma),  est une aubaine pour les vendeurs alentour. Livré il y a de cela quelques années, force est de constater que le grand canal de drainage des eaux, communément appelé « Bassin du gourou » est aujourd’hui une latrine publique béante.

Au « Carrefour  Cie », Sur l’axe pailler – Zoo d’Abidjan dans la commune d’Adjamé, il y a un grand caniveau de part et d’autre de la voie. Juste à l’entrée du virage de la voie express des ambulances, entre un lavage de fortune et une menuiserie. Une odeur nauséabonde accueille, picote et agresse les narines des passants. Difficile de regarder l’intérieur de l’endroit qui distille cette puanteur. « Lorsque j’arrive à ce niveau, je me hâte de quitter les lieux à cause de l’odeur nauséabonde qui prévaut », a déclaré J. Kouao, un riverain. C’est intenable et répugnant !

Un grand W.C. fait de tôle, avec trois portes d’entrée a été posé sur les rebords du bassin versant du gourou. Ce box telle une toilette sur pilotis est l’œuvre selon des témoins, des vendeurs de bois et menuisiers qui travaillent alentour. En fait, ce grand conduit, est devenu le réceptacle des urines et des matières fécales des vendeurs à proximité, qui ont trouvé l’« ingénieuse » idée de construire des toilettes béantes à cet endroit.

Une solution toute trouvée au grand dam de l’environnement

Pour Ibrahim K., conducteur de véhicule de location (bâché), le souci des utilisateurs de ces toilettes est de se soulager sans rien débourser en retour. « Ils ne veulent pas utiliser les W.C. que nous avons construits de l’autre côté, parce qu’il faut débourser la modique somme de 25 ou 50FCFA pour l’entretien », a-t-il critiqué.  Aussi, muni d’une bouilloire, chaque utilisateur se soulage d’un besoin pressant, sans aucune autre forme d’évacuation des fèces. Le plus important pour eux c’est de parer au plus pressé. Peu importe les conditions hygiéniques. A la limite, l’environnement ils n’en ont cure.

Si bien qu’en attendant la saison des pluies pour que le caniveau joue son rôle d’évacuation des eaux usées, ces toilettes à ciel ouvert polluent l’atmosphère. Quitte à vivre ou travailler dans un milieu malsain. « À certains moments de la journée, l’odeur qui se dégage est insupportable. Mais comme nous n’avons pas de moyens de pression nous sommes obligés de subir », a ajouté en se pinçant le nez, un laveur de voiture qui a voulu garder l’anonymat.

En attendant l’application effective de la loi sur le pollueur-payant à toutes ces personnes qui mettent à mal l’environnement, il faut ajouter désormais, à la longue liste des déchets que reçoit le caniveau, les matières fécales. Hélas !

Angeline Djérabé

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