La dame du troisième âge qui est honorée est née vers 1916. Centenaire depuis peu, elle fait désormais partie des personnes les plus âgées du village voire de la Région du Goh.

Pour cela, le Maire d’Ouragahio, Docteur Pierre Dakouri-Tabley et les chefs de villages environnants dont Boga Sivori de Gnalégribouo dans la Sous-Préfecture de Gagnoa ont ténu à rendre hommage à la vie.

A travers la célébration de Dame Daly Henriette affectueusement appelée « Atté » par ses enfants, petits-enfants et toute sa communauté. Mais, pour les gens de Solokou, son village natal, elle demeure, Zigbli lou, la petite-fille de Djédjé Zigbli.

La valeur n’attend point le nombre des années

Celle qui prend part au conseil des sages de Solokou. En effet, dernière née d’un grand guerrier et de sang noble, elle a su s’imposer par sa sagesse et elle portée à la tête du clan qu’elle dirige d’une main ferme.

C’est à juste titre que Nul ne veut se faire compter cet événement. Ils sont donc venus de tous les horizons. Abidjan, Paris, Daloa, Issia, Guibéroua, Toumodi, Gagnoa et alentours etc. afin d’assister à cette fête.

Il est 08h 30 lorsque vêtue d’un pagne traditionnel tissé, le « Kinté » la fille de Zigbli, « Atté » fait son apparition au pas de la porte de sa résidence. Sa coiffure est réhaussée par un diadème royal.

Zigbli lou, avance d’un pas majestueux en s’appuyant sur une canne royale. Elle est d’une élégance que ni le temps, ni l’âge n’ont pu lui enlever. Et, telle une reine, elle lève la main qui tient la queue de bœuf, en direction de la foule en guise de salutation.

Elle est accueillie par la liesse populaire

C’est alors qu’elle est accueillie par la liesse populaire. Tous, manifeste leur joie de manière particulière. Qui par des pas de danse, qui par des hommages chantés, qui en étalant des morceaux de pagnes en guise de tapis pour « Atté ».

C’est avec joie et fierté qu’elle fait le tour des quatre bâches dressées en son honneur, afin de saluer la foule sortie comme un seul homme et qui lui adresse des applaudissements nourris. Cela, jusqu’à ce qu’elle regagne son siège royalement décoré pour la circonstance.

Sa démarche est rythmée par les éloges à son endroit et la musique du terroir jouée par les artistes chanteurs venus spécialement pour rendre hommage à la centenaire.

Tandis que les villageois, hommes, femmes et enfants se trémoussent sur la piste de danse au son de la musique Bété entre autres le Gbégbé, le Zagrobi et l’Alloukou, dans la cuisine familiale les femmes s’affairent pour le festin.

Tous dansent aux sons de l’Alloukou, Gbégbé

Avec plusieurs mets au menu. Notamment du placali à la sauce graine, du Tchèp au poulet ainsi que la soupe de cabris pour ces festivités que la famille souhaite mémorables pour Henriette Daly Bahonnon.

En effet, mère d’une dizaine d’enfants dont trois filles, « Atté » a pu voir ses descendants jusqu’à la quatrième génération. 

« Ma joie est si grande ! Comme vous pouvez le constater je suis une femme comblée et après cet honneur que m’ont fait les miens, je ne finirai jamais de rendre gloire à Dieu pour ses bienfaits », a confié toute heureuse, la centenaire Zigbli lou.

Qui en ce jour exceptionnel, a reçu plusieurs présents de la part de ses arrières arrières petits-enfants, venus nombreux la soutenir.

La longévité n’est plus chose courante

Selon Georgette-Géneviève Litié la porte-parole de la famille, c’est un honneur pour eux parce que la longévité n’est plus chose courante. 

« Pour une fois nous sommes réuni pour célébrer la vie. Chose inhabituelle chez le bété. Nous ne pouvions manquer donc cet événement », a-t-elle déclaré visiblement heureuse.

Les femmes de Zébizékou, ont bénéficié du soutien de l’association sœur « Awalé » d’Issia qui a dépêché une délégation conduite par la Présidente Yolande Djédjé.

La cérémonie a été également rehaussée par un intermède musical, assuré durant deux jours par une délégation d’artistes de Gagnoa sous la houlette du chanteur Dodo Lathere.

Angeline Djérabé

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